Lolita de Stanley Kubrick
Warner Bros.

Première et Pathé s'associent pour montrer les chefs-d'œuvre du 7e art en 35 mm sur grand écran. Et tout commence avec Stanley Kubrick. Le vrai cinéma renaît.

À partir du dimanche 15 juin, les cinéphiles pourront redécouvrir la puissance hypnotique du cinéma de Stanley Kubrick comme il se doit : en salle, au Pathé Palace (à Paris), sur pellicule, dans le grain et la texture que le cinéaste perfectionniste avait imaginés. Première et Pathé inaugurent ainsi un cycle exceptionnel de projections en 35 mm et 70 mm.

Lolita : l'art de la transgression maîtrisée

Et ce cycle s'ouvre avec Lolita (1962), adaptation du sulfureux roman de Nabokov qui marqua un tournant dans la carrière de Kubrick. Après ses premiers essais prometteurs (Le Baiser du tueur, L'Ultime Razzia), le cinéaste de 34 ans s'empare d'un sujet brûlant avec une maîtrise déjà stupéfiante. Face à la censure américaine, Kubrick développe un art de la suggestion et de l'ellipse qui deviendra sa signature : dire l'indicible par le non-dit, révéler l'obsession par le détail. James Mason incarne Humbert Humbert avec une élégance trouble, face à une Sue Lyon magnétique en manipulatrice. Kubrick réussit surtout à transformer le scandale littéraire en chef-d'œuvre cinématographique, avec une froideur clinique déjà caractéristique. Le film annonce les grandes obsessions kubrickiennes : la violence sous-jacente des rapports humains, la beauté comme piège mortel, l'ironie grinçante face aux conventions sociales.


 

L'odyssée continue en 70mm

2001 : L'Odyssée de l'espace (1968) prendra le relais le 29 juin, projeté dans son format 70mm originel et Orange mécanique (1971) clôturera ce premier volet le 13 juillet.

Pour chaque film, il y aura deux projections. La première sera présentée par la rédaction de votre magazine préféré, et une séance de rattrapage sera proposée la semaine suivante. Une bonne manière de rappeler que certains films ne doivent pas seulement être vus : ils doivent se vivre, dans l'obscurité des salles, portés par le souffle de la pellicule. Plus que quiconque, Kubrick l'avait compris. La preuve dès dimanche.